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Sex, drugs and musique pré-romantique
7 janvier 2014

Ah, mes chatons. Percevez dans ce soupir le

Ah, mes chatons. Percevez dans ce soupir le désespoir d´un coeur cherchant à s´épancher face à l´immensité du désespoir qu´il contient. 

Ce n´est pas ici de l´histoire de mon premier retour en France qu´il s´agit, bien qu´il ait été jalonné de drames émotionnels en veux-tu en voilà et même d´un bref retour de ma jumelle maléfique, soit, le moment où la (presque) douce Bérengere devient subitement l´hystérique BérAngere - apparemment elle crèche toujours à Nancy et elle est toujours insupportable. Mais je suis de retour dans la patrie des Kaisersemmeln mit Käse, et bien que toujours au bord de la Liebestod, je suis redevenue un être humain. Alors, quel est donc la source de mon trouble, se demande le public en émoi?

Il se passe que, les mecs, la vie, c´est pas du foie gras : jeudi commence la période la plus atroce de l´année universitaire, soit, les partiels. Il faut savoir que je suis d´un naturel légèrement stressé, et que ceci est l´euphémisme de l´année, qui ne fait pourtant que commencer. C´était le cas lorsque je passais des examens sur des sujets que je maîtrisais dans ma langue maternelle. Hors, je vais pendant plusieurs semaines être évaluée sur des sujets sur lesquels mes connaissances ne sont point vastes, dans une langue que j´ai commencé à apprendre cet été en théorie, en commençant les cours en octobre en pratique. Qui est l´abrutie qui fait son Erasmus en partant avec un niveau A0? Évidemment, le challenge, c´est bien, c´est beau, c´est la vie, mais j´ai peut-être mis la barre un peu haut. Et quand je me revois me blottir sous mes couvertures un mois á l´avance en souhaitant mourir pour un petit partiel de paléographie médiévale l´année dernière, je me dis qu´il est anormal que mon coeur n´ait pas encore arrêté de battre alors que je me prépare à parler des théories esthétiques de Kant, Hegel et Adorno dans la langue de Goethe - voire pour être plus géographique dans la langue de Grillparzer, ou de DJ Ötzi. 

Soyons réalistes : il est possible que je me plante, et que je connaisse les rattrapages, voire, que je rate mon année, voire, que je rate ma vie. J´essaye de garder mon angoisse á des proportions raisonnables, en me récitant la liste des gens intelligents que je fréquente qui ont néanmoins raté un semestre / une année / changé d´orientation, et sont donc á un niveau d´étude inférieur ou égal au mien pour un âge égal ou supérieur, pour me convaincre que même si je perds un an, je suis toujours dans la norme, que je devrais déjà être contente d´être en M2 à presque 22 ans, et que le valider cette année ne serait que la cerise sur la Sachertorte (ça va pas ensemble et j´aime pas la Sachertorte mais j´aime faire des références culinaires autrichiennes). Mais en même temps, la partie de moi qui adore me taper dessus me rappelle que j´ai un jour validé une année en passant en parallèle mes examens de solfège et piano, jouant dans les pièces de fin d´année du conservatoire et en travaillant au royaume de la frite 20 heures par semaine, donc, que ne pas réussir un semestre où je n´ai que 9 cours par semaine, ce serait le summum de la loose. 

Et bien entendu, je ne pense pas seulement au fait que si je rate mon année, je redouble. Non, la chose qui m´obsède, c´est : si je rate mon année, je ne suis pas faite pour ça, autant changer d´orientation tout de suite. Relativiser, c´est pour les faibles. Jugement que je n´applique évidemment pas sur les autres, qui me paraîtront toujours mieux partis pour réussir dans la vie quand bien même ils vivraient des milliers d´échecs et d´errances. Je crois que les études m´ont volé mon auto-estime. Je crois que je vais retourner faire des frites. Quoique, les tests pour faire carrière dans le milieu sont pas évidents non plus. Fichtre. Si se rouler en boule dans un coin en se lamentant était une discipline universitaire, j´aurais peut-être une perspective de carrière tangible. 

En attendant, je vais réviser, et bientôt, tout, je saurai tout sur ... La musique populaire en Europe, sa conservation et sa diffusion par les médias. J´ai prévu de parler de Kundera, ça devrait me porter un peu bonheur. 

 

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